lunedì 11 ottobre 2021

POUR FEMINISER L'EGLISE


Tribune

Anne Soupa:

"Comment féminiser l'Église catholique"

 

«Plus la domination masculine est forte, plus les violences sexuelles le sont » a dit mardi 5 octobre la sociologue Nathalie Bajos à la conférence de presse de la CIASE. En clair, elle invite à féminiser l'Église catholique. Notons d'abord que l'Église est peuplée de femmes qui, si elles faisaient grève, mettraient la maison à l'arrêt. Mais ce qui manque, c'est la parité. Toutes les fonctions décisionnelles étant interdites aux femmes, puisqu'elles ne peuvent être prêtres et que le prêtre est la figure centrale de toute l'institution, elles en sont les petites mains. Depuis Vatican II qui a ouvert les portes aux laïcs, une institution masculine et patriarcale a réussi à créer un sous-prolétariat féminin à son service.

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Les raisons de l'éviction des femmes remontent à l'Antiquité. Aux tout premiers siècles du christianisme, elles étaient nombreuses dans les communautés. Puis, lorsque sont apparus les prêtres au sens moderne du terme, vers 250 ap. J.-C., elles ont été prises dans le conservatisme de l'empire romain et écartées de la prêtrise. Le coup de grâce a été porté par la Réforme grégorienne (11e s), qui a décidé de ne confier qu'à des prêtres les trois grandes « charges » de l'Église, à savoir gouverner, enseigner et sanctifier. Longtemps, cette décision s'est avérée sage. Mais aujourd'hui elle asphyxie l'institution qui manque de sang neuf. Un évêque ne peut être qu'un homme célibataire et prêtre, issu (pour la France) de l'une des petites centaines d'ordinations annuelles de prêtres. Combien parmi eux, sont aptes à gouverner un diocèse ?


Par Anne Soupa, auteure